Rhizome de Curcuma Longa, base du curcuma

C’est à partir du rhizome de Curcuma Longa séché que l’on extrait le curcuma, une épice connue dans nos pays. Cette plante qui appartient à la famille des zingibéracées qui comprend près de 700 espèces dont la plupart sont aromatiques et productrices d’huiles essentielles. Principalement cultivée dans les pays asiatiques (Inde, Indonésie, Chine, Tibet) et en Afrique sous les climats tropicaux humides, cette plante n’existe pour ainsi dire plus à l’état sauvage. La racine est récoltée en moyenne après neuf mois de culture lorsque les feuilles commencent à s’étioler. Les rhizomes extraits du sol sont tout d’abord nettoyés, puis bouillis pour être ensuite séchés au soleil. Après séchage, la racine perd environ 75 % de son poids initial. Elle est alors réduite en poudre pour être commercialisée sous forme d’épice.

 

Le rhizome de curcuma coriace

Il est pauvre en eau et composé de 60 à 70 % d’amidon, de 6 à 8 % de protéines et d’environ 5 à 10 % de lipides. Il contient principalement 2 minéraux : le fer et le fluor. Sa teneur en vitamines A est de 50 UI pour 100 g de racines. C’est surtout sa concentration en polyphénols de 5 % en moyenne (antioxydants) qui le rend intéressant. Le principal polyphénol que contient le curcuma est la curcumine (ou diféruloylméthane). La molécule de curcumine présente une similitude structurelle à celles de la capsaïcine, du gingerol ou encore de l’acide caféique. Peu soluble dans l’eau, elle est lipophile et donc mieux assimilée si elle est mélangée à des acides gras. Aucun changement structurel n’a été observé au-delà de 120 °C, il semble donc que cette molécule résiste bien à la chaleur.

Déjà 600 ans av. J.-C., les Assyriens utilisaient le curcuma pour la coloration de vêtements en raison de sa belle couleur jaune dorée. Le nom de cette plante et ses vertus bénéfiques étaient déjà gravés sur certaines tablettes de pierre datées d’environ 3000 ans av. J.-C. En médecine ayurvédique ou chinoise, cette racine est utilisée depuis des millénaires pour soulager rhumatismes, jaunisse, paresse biliaire et formation de calculs. Elle était également connue pour stopper les hémorragies et calmer les coliques ou encore comme stimulant et aphrodisiaque. Une nouvelle fois, on s’aperçoit que la tradition a précédé la science…

En Occident, c’est en 1450 que ses propriétés médicinales sont évoquées pour la première fois. Elle y est associée au gingembre et à la zédoaire, autre plante herbacée rhizomateuse et vivace de la famille des zingibéracées. En 1971, une étude a été publiée par des chercheurs indiens, depuis les recherches scientifiques à son sujet se sont intensifiées. On en connaissait déjà les propriétés hépatobiliaires, mais de récentes découvertes ont élargi le panel de ses applications. Des études démontrent que consommée de manière régulière, la curcumine possède des effets préventifs avérés pour des maladies telles que les cancers et vis-à-vis d’autres maladies inflammatoires, mais ce n’est pas tout. Cette molécule endosse aussi un rôle antibactérien, antiviral et hépatoprotecteur. Des médecins se sont également aperçus que le curcuma prévient ou freine les dégénérescences cérébrales comme la maladie d’Alzheimer, maladie dans laquelle il empêche la propagation des plaques de protéines amyloïdes soupçonnées d’être une des origines de cette démence. Les scientifiques expliquent cela par le fait que le faible poids moléculaire et la structure chimique propre de la curcumine lui permettent de pénétrer la barrière hématoencéphalique. D’après leur avis, la curcumine serait donc plus efficace que les nombreux autres traitements pour l’Alzheimer actuellement (re)connus.

 

Dans les faits, il semble que combiner la curcumine à de la vitamine D3 optimise le fonctionnement du système immunitaire et effectue une véritable prévention face aux maladies dégénératives.
Qu’il s’agisse de pipérine, d’enzyme ou de vitamine D3, ces combinaisons se révèlent toutes beaucoup plus efficaces que chaque principe actif isolé.

 

Est-ce en raison de leur consommation plus importante de nombreuses que les populations d’Inde ou d’Asie du Sud-Est échappent en grande partie aux pathologies neurodégénératives ou cancéreuses ? Sachant qu’il y a très certainement de nombreux autres facteurs qui interviennent.

Actuellement, les compagnies pharmaceutiques sont à pied d’œuvre et s’acharnent à mettre au point des médicaments à base de curcuma. Il s’agit vraisemblablement d’un autre signe de la puissance de cette molécule naturelle.

L’une des meilleures préventions reste d’intégrer du curcuma frais au cœur de vos menus, et cela, le plus souvent possible. Comme à son habitude, « Dame nature » nous offre tous les outils pour conserver ou pour retrouver la santé, encore faut-il les connaître.

Il faut noter qu’après ingestion de curcuma frais ou séché seulement 5 à 6 % de la curcumine est absorbée par la muqueuse intestinale. C’est pour cette raison qu’on l’associe à la pipérine, l’un des principes actifs du poivre noir qui en augmente considérablement la biodisponibilité et qui multiplie son taux d’absorption par 20. On a également constaté que dissoute dans un solvant lipidique comme la glycérine ou une huile végétale ou qu’associée à la bromélaïne, une enzyme naturelle extraite de l’ananas, la curcumine est mieux assimilée.

Allier l’utile à l’agréable en savourant de délicieux plats relevés grâce aux épices ou aux condiments exotiques, quoi de plus plaisant pour effectuer une prévention santé ?

HBE Diffusion, PANNE Carol 21 février, 2017
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