L’électro-sensitivité ou électrosensibilité, un 6ème sens perdu au cours de l’évolution

Vous vous demandez certainement ce qui peut rendre le poisson-spatule du Mississipi ou polydon et l’axolotl (amphibien), une salamandre du Mexique intéressants pour nous ? Ce qu’ils ont en commun et ce qui mérite que l’on s’y intéresse ?

En fait, ils partagent avec bien d’autres animaux une faculté neurosensorielle particulière, celle de déceler les champs électriques (électromagnétiques) dégagés par tous les êtres vivants avec leurs « ampoules de Lorenzini » placées dans la partie saillante de la tête. Ces organes sensoriels leur permettent de percevoir les champs et les courants électriques émis par un objet ou par un corps vivant en mouvement comme ceux d’une proie ou d’un prédateur se déplaçant dans l’eau à l’intérieur du champ magnétique terrestre. Un véritable atout pour la chasse mais également pour la défense et la protection.

Les scientifiques se sont posés la question quant à savoir si cette aptitude commune à certains vertébrés aquatiques et terrestres résultait d’une adaptation identique à certaines conditions du milieu naturel ou s’il s’agissait d’une caractéristique héritée d’un ancêtre commun ?

Pour répondre à cette question deux chercheurs, Willy Bemis, professeur d’écologie et de biologie évolutive à l’Université Cornell (États-Unis) et Melinda Modrell, neurobiologiste à l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), ont uni leurs efforts et ont compilé et étudié les résultats de 25 années d’études sur ces deux espèces.

La première espèce représente la lignée d’origine des quelque 30.000 vertébrés terrestres, la seconde représente la lignée des poissons dits « à nageoire rayonnée » également à l’origine d’environ 30.000 espèces. Ces deux lignées sont donc issues d’une lignée commune qui s’est divisée il y a plusieurs centaines de millions d’années.

Les résultats de leurs travaux publiés en ce mois d’octobre 2011 mettent en évidence que les électro-récepteurs de toutes les espèces se développent sur le même modèle et à partir du même tissu embryonnaire de la peau. Ce qui confirme qu’il s’agit donc bien d’un système de perception ancestral commun.

L’une des 2 espèces précitées constitue l’ancêtre commun à tous les vertébrés, reptiles, oiseaux et mammifères (dont l’homme), mais il semble qu’au cours de leur histoire évolutive, ils ont perdu cette capacité à détecter de faibles champs électriques, ainsi que les organes des sens qui y sont reliés.

Et si certaines facultés que l’on nomme communément le 6ème sens, électrosensibilité, vision de l’aura, etc. étaient simplement un vestige de cette faculté sensorielle soi-disant disparue ?

Et si cette l’électrosensibilité actuellement qualifiée de pathologique et qui pose tant de problèmes dans notre univers sursaturé de pollutions électromagnétiques était tout simplement naturelle et que c’était nos congénères insensibles qui étaient « hors normes » ?

HBE Diffusion, PANNE Carol 4 mars, 2014
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