L’hygiène vaginale

L’hygiène vaginale est un sujet dont on parle finalement très peu.  Par tabou, par peur de gêner l’entourage ou encore par éducation, il est rare que les femmes parlent de leur toilette intime. Et puis finalement, à qui en parler ? S’il n’y a pas de soucis gynécologiques particulier, c’est le genre de sujet qui ne trouve pas sa place autour d’un repas de famille ou d’une soirée entre copines. Et pourtant, il y a des bien choses à savoir sur le sujet.

Les grands producteurs dans le domaine de l’hygiène et de la cosmétique sont de plus en plus nombreux à proposer leurs savons d’hygiène intime. D’ailleurs, les slogans se ressemblent souvent et expriment les bienfaits d’un savon « sans savon » avec un ph adapté aux besoins de la flore vaginale.  Et sur ce point, ils ont tout à fait raison. En effet, tout comme la peau a un ph particulier, le vagin a lui aussi un ph adapté à ses besoins.

Une histoire de PH

Afin de rendre le terrain inhospitalier pour les différents germes qui pourraient tenter d’intervenir, le ph d’un vagin en bonne santé d’une femme cyclique varie de 3,5 à 4,5 ; une acidité crée alors par les lactobacilles. Suivant les étapes de la vie (adolescence, grossesse, ménopause), le corps se modifie et nous pouvons observer divers changements. Aussi, le ph vaginal d’une femme en ménopause sera supérieur à 4,5 sans que cela soit le signe d’un dérèglement ou d’un problème gynécologique particulier.

Le vagin est un organe naturellement propre avec un pouvoir autonettoyant particulièrement efficace.  D’ailleurs, cela devrait être enseigné dans les cours d’éducation sexuel dès la puberté et transmis de mère en fille dès la plus petite enfance. Effectivement, le vagin est composé d’un mucus vaginal qui permet l’hydratation et le nettoyage de cette cavité féminine. Dès lors, excepté pour des problèmes gynécologiques bien précis (mycoses, démangeaisons, brûlures, etc.), une douche vaginale interne est alors complètement inutile avec le risque de fragiliser la zone. En effet, en pratiquant ce geste au quotidien, il y a des risques d’abîmer le mécanisme naturel d’auto-nettoyage et de dérégler le microbiote vaginal.  En perturbant le ph par excès d’hygiène, on risque alors d’occasionner l’effet inverse et de laisser la porte ouverte à tous risques d’infections, sécheresse, douleurs, etc.

Dès lors, la toilette intime quotidienne ne devrait être qu’externe, à savoir la vulve et pubis avec de l’eau, sans frottement.

Et la ménopause ?

Lorsque la ménopause arrive dans la vie d’une femme, elle se confronte à divers déséquilibres au niveau gynécologiques : sécheresse, démangeaisons, etc…  En adoptant une nouvelle méthode d’hygiène au quotidien, les désagréments pourraient alors s’estomper.

Voici quelques conseils à instaurer dans sa nouvelle routine :

  • Supprimer les douches vaginales
  • Ne se laver qu’une ou deux fois par jour à l’eau pure
  • Utiliser un savon adapté en cas de besoin particulier. Vérifiez alors sa composition pour vous assurer qu’il ne possède pas d’agents de synthèse, d’additifs et de conservateurs. Ces molécules chimiques assèchent énormément la zone intime.
  • Ne pas mettre des vêtements trop serrés tout au long de la journée
  • Préférer des sous-vêtements en coton naturel pour le quotidien
  • Après le passage aux toilettes, essuyez-vous d’avant en arrière pour ne pas apporter de germes vers le vagin
  • Évitez les lingettes souvent parfumées qui pourraient alors irriter encore plus la zone intime.

Bien que le déséquilibre des hormones ait un rôle particulièrement important dans les ennuis liés lors de la ménopause, avoir une hygiène vaginale douce et non invasive est extrêmement important. D’ailleurs, c’est parfois en modifiant certaines petites choses dans son quotidien ancré qu’on obtient parfois les meilleurs résultats.

 

Vanessa Colant 4 juillet, 2018
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