La turista, la diarrhée du voyageur

Etre victime d’une diarrhée pendant ses vacances à l’étranger est extrêmement fréquent puisque, chaque année, entre 20 et 50 % des voyageurs sont atteints de la célèbre turista. Certaines destinations sont particulièrement à risque comme l’Asie, l’Afrique, le Moyen-Orient et  l’Amérique du Sud.

La turista est un terme qui se défini par l’apparition brutale chez un voyageur d’une diarrhée (+ de 3 selles non moulées par jour). Elle peut s’accompagner de crampes abdominales, de nausées voire même de vomissements. Son origine est une perturbation de la flore intestinale normale causée par un germe banal, une toxine alimentaire, un virus ou par le changement des habitudes alimentaires. Parfois le simple stress du voyage ou de l’inconnu, ainsi que le décalage horaire, peuvent suffire à déclencher une turista chez des personnes sensibles.

Il ne faut surtout pas confondre la turista avec d’autres diarrhées infectieuses beaucoup plus graves comme la typhoïde, une salmonellose ou encore le paludisme. Il faut donc bien connaître les deux signes de gravité d’une diarrhée que sont la fièvre et/ou la présence de sang ou de pus dans les selles. Dans ces cas, il est préférable de ne pas prendre de risques et de consulter un médecin.

Polémique sur les moyens de prévention

Pour l’organisation mondiale pour la santé (OMS), la prévention repose sur des mesures d’hygiène simples : la consommation d’une eau potable (eau en bouteille) et la cuisson des aliments. On évitera également les fruits que l’on ne peut peler soi-même ainsi que les salades, la viande crue ou peu cuite de même que les produits laitiers.

Le Dr Olivier Bouchaud, responsable du service des maladies infectieuses à l’hôpital Avicenne (Bobigny) est d’un tout autre avis mais qui ne manque pas de pertinence : « Beaucoup de gens et beaucoup de médecins sont convaincus que le premier coupable de la diarrhée du voyageur c’est l’eau. Après l’eau, c’est la salade. Fermez les yeux. Mettez-vous dix secondes à la place de la bactérie la plus fréquemment en cause dans la diarrhée du voyageur qui s’appelle Esherichia coli… Mettez-vous à la place d’une bête comme ça. Que choisissez-vous entre une feuille de salade, un verre d’eau, et un bon morceau de bifteck ? Vous choisiriez évidemment le morceau de poulet ou de bifteck ! Ce que beaucoup de gens ne perçoivent pas, c’est que dans les grands hôtels 3, 4 ou 5 étoiles, où vous avez des grands buffets préparés depuis le matin avec des choses plus ou moins bien conservées, qui sont ensuite servies à midi et le soir, c’est tiédasse, la cuillère pour se servir est en équilibre sur le rebord donc régulièrement elle tombe dedans, donc on met la main dedans pour la récupérer, on a la main pleine de doigts et les doigts plein de germes, donc on met les germes dedans…C’est idéal pour transmettre des germes.  S’ils allaient sur le trottoir en face de l’hôtel aux petites bonnes femmes du coin qui vous servent un bol de soupe bouillante qui vous brûle les doigts, le risque là c’est zéro. Je vais même enfoncer le clou. On a jamais démontré que les précautions alimentaires que l’on impose aux voyageurs (manger pas ceci, manger pas cela…) servaient à quelque chose. La seule chose que l’on ait démontrée c’est que se laver les mains avant de passer à table et en sortant des toilettes évitait la diarrhée du voyageur. Et c’est la seule chose que l’on ne dit jamais lorsque l’on donne des conseils aux voyageurs concernant la diarrhée. »

Ma trousse de voyage

Lorsque je pars en vacances, j’emporte toujours avec moi 2 flacons de Probiotiques (bactéries vivantes qui, ingérées en quantité convenable, ont des effets bénéfiques sur la santé en améliorant l’équilibre microbien intestinal) et 1 flacon d’EPP. Les probiotiques peu­vent jouer un rôle à la fois préventif (3 gélules par jour) et curatif (9 gélules par jour) en cas de diarrhée.

L’Extrait de Pépins de Pamplemousse (EPP) est un antibactérien, un antifongique, un antimicrobien, un antiviral, un antiparasitaire et un conservateur. Il sera donc utile en cas d’infections intestinales et il peut aussi être utilisé pour la désinfection de l’eau à boire, par exemple dans les pays tropicaux, afin d’éviter amibiases, choléra, typhus ou paratyphus.
L’administration quotidienne recommandée est de : 2 gouttes 3 à 4 fois par jour, pendant ou en dehors des repas. ATTENTION : ne jamais utiliser l’Extrait de Pépins de Pamplemousse pur mais toujours dilué dans un verre d’eau, un jus de fruits, un jus de légume ou une boisson chaude.


Par le Dr Thierry Schmitz

HBE Diffusion, PANNE Carol 19 novembre, 2017
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L’intestin, un dilemme par ses deux rôles antagonistes