Pestizide.....next "Asbest"-Dossier .....

La réalité de l’exposition aux pesticides par voie alimentaire vient d’être démontrée par la publication  le 30 avril 2008 d’une étude menée en 2006 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

 

Les résultats sont inquiétants puisque 6 % des fruits et légumes testés présentaient des teneurs en pesticides dépassant la limite maximale de résidus (LMR).

Seuls 55,6 % des 3500 échantillons de fruits et de légumes prélevés en 2006 par la DGCCRF ne contenaient pas de résidus de pesticides. Des teneurs inférieures à la LMR ont toutefois été détectées dans 38,4 % de ces échantillons. Mais, pour les légumes, 6,3 % des échantillons sont non conformes, car excédant la LMR. « Les dépassements concernent essentiellement les poivrons et piments, les lentilles et les aubergines », précise la DGCCRF, qui indique que « les salades, les pommes de terre, les endives, les carottes et les tomates ont un taux de dépassement de la LMR inférieur à la moyenne ».

Les pesticides sont nettement plus présents dans les fruits : 58,6 % des échantillons comportaient des résidus à des teneurs inférieures au maximum autorisé et 5,5 % étaient non conformes. « Les dépassements concernent essentiellement les fraises, les mandarines, les poires. Les oranges, les avocats et les pommes ont un taux de dépassement de la LMR inférieur à la moyenne », note la DGCCRF.

…mais aussi dans nos maisons

Une autre étude, présentée le 7 mai 2008  par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), et qui a été réalisée avec l’Université Paris V,  conclut que « les enfants franciliens sont exposés à des pesticides variés, dont certains interdits depuis plusieurs années, alors que leurs parents ne sont pas professionnellement exposés ».

L’étude a évalué l’exposition aux pesticides de 130 enfants répartis dans l’Ile-de-France, 73 vivant en pavillon et 57 en appartement. Vingt-cinq insecticides et six herbicides ont été recherchés. L’Ineris a effectué des prélèvements d’air et de poussières de sol au coeur des logements ainsi que des analyses d’urine et de résidus de pesticides sur la peau des enfants, plus exposés que les adultes car ils mettent plus souvent la main à la bouche et marchent à quatre pattes.

Au moins un produit de type pesticide se trouvait dans 94 % des logements : insecticide dans 93 % des cas, fongicide pour les plantes dans 30 % des cas et herbicide dans 32 %. Le lindane, qui a longtemps été employé pour la protection des charpentes ou le traitement antiparasitaire des animaux, était le pesticide le plus fréquemment retrouvé dans l’air (88 % des logements). Neurotoxique, il est actuellement interdit en France.

Le fait le plus marquant porte sur les pesticides organophosphorés : 70 % des enfants excrétaient au moins l’un des six métabolites urinaires des organophosphorés, alors que ceux-ci étaient détectés moins fréquemment dans l’environnement intérieur. « Cela peut signifier qu’il existe une autre source d’exposition que celles que nous avons recherchées. Cela pourrait être la voie alimentaire, indique Olivier Blanchard, responsable de l’étude. Des prélèvements alimentaires seraient donc indispensables pour passer au stade des certitudes sur la voie alimentaire d’exposition aux pesticides. »

HBE Diffusion, PANNE Carol 21 September, 2017
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